Qu´est-ce qu´on peut s´imaginer sous le terme « d´approche holistique » ?
Le terme holistique vient de « òlos » qui en grec signifie « tout entier ».
La caractéristique de l’approche holistique est de s’occuper de l’être humain dans sa totalité.
Qu´est-ce qui vous a persuadé de poursuivre ce chemin et depuis combien de temps pratiquez-vous la chirurgie plastique de cette façon ?
La médecine moderne et la chirurgie ont tendance à « découper » le corps selon la spécialisation concernée (gynécologie, ophtalmologie, médecine interne, chirurgie..). Ce qui représente un avantage, celui d’acquérir une excellente technicité dans chaque domaine, mais en même temps cela peut présenter un inconvénient, celui de perdre de vue la globalité de la personne. Je suis persuadée qu’il est primordial de s’occuper de la personne dans sa globalité et non pas uniquement d’un point de vue restrictif en opérant seulement « un sein », « un ventre »...
Je pratique la chirurgie holistique depuis une quinzaine d’années, ceci m’a permis d’acquérir des connaissances supplémentaires en chirurgie, mais également en médecine intégrative (micronutrition, homotoxicologie, aromathérapie, phytothérapie...)
À quel point cette approche est-elle répandue parmi les chirurgiens plasticiens en France ?
Je ne pense pas que cette approche soit répandue parmi les chirurgiens, malgré le fait qu’elle connaît déjà une certaine expansion aux USA : plus de trente universités de médecine appartiennent à la médecine intégrative. En France, elle est préconisée par des éminents médecins comme le Professeur Luc Montagnier (Prix Nobel de Médecine en 2008) ou le Docteur David Servan-Schreiber.
C´est généralement connu que le corps est avant, pendant et après l'acte chirurgical exposé au stress non négligeable. Que se passe-t-il exactement dans notre corps ?
La chirurgie est une violence bénigne, mais le corps ne fait pas de différence entre un traumatisme lié au bistouri à des fins bénéfiques et un accident traumatique !
La réponse est la même : la sécrétion des hormones du stress (cortisol, adrénaline, etc.) avec leur répercussions au niveau de l’organisme sur les plans hormonal, métabolique, nutritionnel, immunitaire… mettent le corps dans une situation de faiblesse et vulnérabilité.
L’organisme est défaillant tant sur le plan des défenses immunitaires qu’au niveau nutritionnel. Des études montrent qu’une grande partie de la population présente des carences nutritionnelles en vitamines, minéraux, acides gras. Et bon nombre de personnes présentent en plus des troubles métaboliques et hormonales, ce qui ne fait que rajouter des difficultés pour l’organisme pour faire face au stress chirurgical.
L’anesthésie, la douleur postopératoire et la cicatrisation ont également un impact sur l’organisme qui doit donc être soutenu et traité pendant les trois étapes.
Quelle est la valeur ajoutée de cette approche pour le patient ? Qu´est-ce que cela lui apporte ?
La prise en charge globale de la personne permet d’optimiser ses conditions générales, de corriger les éventuelles carences nutritionnelles, d’équilibrer l’organisme et de soutenir l’immunité naturelle avant l’intervention. Cela afin de réduire les risques et d’optimiser le résultat. Il est également nécessaire de suivre la cicatrisation pour obtenir des cicatrices de très bonne qualité. L’amélioration obtenue par la chirurgie est accompagnée donc par un travail d’optimisation de l’organisme en profondeur, ce qui permet aussi une récupération plus rapide et des résultats dans la durée.
Y a-t-il des inconvénients ?
Non, il n’y a aucun inconvénient, cela ne peut qu’être bénéfique pour le patient. Ce qui est nécessaire c’est sa motivation, car il s’agit souvent de changer des habitudes alimentaires et d’hygiène de vie.
A quoi concrètement les patients doivent-t-ils s´attendre quand ils décident de se faire opérer chez vous ? Quels examens font partie de la préparation ?
Je propose une prise en charge globale, en expliquant au cours du premier contact quelle est mon approche et concrètement en quoi cela va consister. Des bilans particuliers, capables de dépister des carences ou des excès au niveau biochimique, ou encore pour dépister des problèmes particuliers sont parfois proposés, pour affiner le diagnostic et cibler le traitement.
Est-ce que cela nécessite une sorte de discipline personnelle du patient pour suivre vos conseils et est-ce que chacun accepte cette approche, ou bien il y a des gens qui refusent de passer par ce traitement global ?
Effectivement il faut adhérer à cette prise en charge : le patient est l’acteur de sa propre santé et doit souvent changer ses habitudes. Quelques patients, rarement, ne sont pas intéressés par cette approche holistique. Dans ce cas, je me limite à les opérer comme un autre chirurgien le ferait.
Quelles sont les réactions des patients après ce traitement complexe ?
Les réactions sont très positives, car ils arrivent à résoudre des problèmes qu’ils n’ont jamais su résoudre auparavant. Ils se sentent mieux, en forme, plein d’énergie et l’intervention se déroule sans problèmes avec de très bons résultats.
Certains patients ont radicalement changé leur manière de s’alimenter avec leur entourage proche, leur famille.
mise à jour: 11.06.2014
