La pénoplastie médicale d'allongement par section du ligament suspenseur de la verge

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L'allongement de la taille du pénis est un sujet qui préoccupe de nombreux hommes. Différentes méthodes permettant d'allonger ou de grossir cette zone peuvent être aujourd'hui envisagées. Parmi celles-ci, il existe la pénoplastie chirurgicale d'allongement par section du ligament suspenseur de la verge, qui offre aux patients des résultats concrets dans le temps. Le Docteur Jean-Marc Bianchini nous parle de cette méthode chirurgicale en détail.

Rappels essentiels sur la taille du pénis


Il est tout d’abord indispensable de rappeler des données statistiques mondiales en termes de longueur de la verge au repos et en érection.

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Selon une étude reconnue réalisée en 2014, la taille du pénis varie d’un pays à un autre. En Europe, par exemple, la longueur moyenne du sexe masculin varie entre 10,7 et 7,6 cm au repos et entre 14,8 cm et 11,5 cm en érection.

La plupart des hommes ont donc une taille de pénis tout à fait normale
mais certains estiment que ce n’est pas le cas. Les chiffres concernent des hommes ayant achevé leur puberté et ayant donc acquis leurs caractères sexuels secondaires définitifs. Ainsi, il est abusif et inapproprié d’envisager un allongement de verge chez l’enfant qui n’a pas achevé sa puberté.

Par ailleurs, lorsque que l’on aborde la pénoplastie chirurgicale d‘allongement, l’on discute d’un geste chirurgical réalisé sous anesthésie avec les risques inhérents à la combinaison de ces deux procédures : chirurgie et anesthésie (risques médicaux, voire parfois vitaux, hématomes, infection du site opératoire, phlébite, etc.). Ces considérations peuvent parfaitement s’envisager dans le cadre d’une demande fonctionnelle et c’est l’esprit-même de la chirurgie esthétique. 

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Patients concernés


On peut classer les patients demandeurs de pénoplastie d’allongement en trois catégories.

  • Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’hommes qui « estiment » que leur pénis n’est pas assez long au repos, alors que ce n’est pas le cas si l’on regarde les statistiques mondiales rappelées plus haut. C’est le syndrome du vestiaire. 
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    Ce sentiment a toujours existé mais il était, il y a encore une vingtaine d’année, rarement à l’origine d’une « dévalorisation de l’image virile » car à cette époque, une pudeur généralisée était de mise dans la société. Il se trouve néanmoins que, depuis quelques années, nous sommes entrés dans une société du « paraître » et de la compétition permanente où le corps, en tant qu’entité esthétique, est mis en avant. Par ailleurs, l’on assiste au développement significatif des activités sportives en salle. Ainsi, l’homme observe fréquemment et rapidement une augmentation visible de sa charpente musculaire. La taille du pénis apparaît alors assez rapidement sous-dimensionnée.
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    Le passage dans les vestiaires ou à la douche est à l’origine d’une angoisse importante, voire d’une véritable souffrance psychologique à l’origine d’un repli sur soi.
  • Il peut s’agir moins communément d’hommes obèses qui ont, en réalité, une verge enfouie dans un important panicule adipeux sus-pubien. Dans ce cas, c’est l’examen clinique qui rétablit le diagnostic et permet d’orienter le traitement sur l’excès de graisse. 
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    Verge enfouie sous les tissus adipeux
  • Beaucoup plus rarement, la demande esthétique provient d’hommes qui ont un micropénis. Il s’agit d’hommes qui ont achevé leur puberté et qui ont un pénis de moins de 6 cm en érection en excluant les verges enfouies. Ces patients présentent le plus souvent des anomalies hormonales ou anatomiques congénitales associées qu’un examen clinique attentif permettra de mettre en évidence. Ces patients relèvent d’un traitement hormono-chirurgical complexe.

  • Enfin, il faut aussi faire mention des rétractions de verge après chirurgie, radiothérapie ou traumatisme. Une place particulière sera faite aux rétractions de verge évoluant dans le cadre d’une maladie de La Peyronie.

Ainsi, nous savons que dans la grande majorité des cas, il s’agit d’une demande purement esthétique qui ne repose pas sur un consensus scientifique. Néanmoins, la détresse psychologique et le repli sur soi que ce sentiment de « verge trop petite » entraine, justifie au même titre que la chirurgie esthétique du visage ou de la poitrine chez la femme, l’intervention d’un spécialiste. 

Technique chirurgicale


Il n’y a pas d’intérêt à ce que je décrive la technique chirurgicale précisément. En revanche, exposer le principe de ce geste afin d’en comprendre les effets sur l’aspect et les suites opératoires, me semble une notion plus importante à expliquer au lecteur.

La pénoplastie d’allongement par section du ligament suspenseur de la verge est une procédure chirurgicale, avec une cicatrice cutanée à la base de la verge, qui est réalisée sous anesthésie au bloc opératoire. Il ne s’agit pas d’un geste médical exécuté dans un cabinet de consultation ; cependant, l’hospitalisation est de courte durée avec une entrée et une sortie dans la journée (en ambulatoire).

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La procédure opératoire dure environ une heure.

Le patient est régulièrement revu par le chirurgien, pour surveiller l’évolution de la cicatrice et de la zone opératoire.

Des antibiotiques par voie générale et des pommades cicatrisantes facilitent grandement la cicatrisation.

Le patient peut reprendre une activité sexuelle normale au bout de deux semaines. Certains chirurgiens demandent à ce que le patient pratique des exercices d’étirement de la verge quotidiennement pendant deux à trois mois, après la chirurgie, afin d’éviter la rétractation de la zone opératoire.

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Illustration d’un extenseur pénien Andromédical®


Il s'agit certes, d'une bonne recommandation, mais une érection naturelle n’est pas comparable à un étirement forcé. Ainsi donc, des injections dans la verge, trois fois par semaine, de substances vasoactives, permettent d’accompagner de façon très bénéfique la qualité de la cicatrisation et de lutter contre l’apparition de rétraction localement.

Le principe de l’allongement repose sur le fait qu’il existe un ligament (le ligament suspenseur de la verge) responsable de la solidarisation de la verge à l’arc pelvien inférieur. Celui-ci est à l’origine d’une fixation et donc d’une rétraction d’une partie de la verge dans le périnée . En sectionnant ce ligament, on dégage la partie de la verge qui est « incluse » dans le périnée pour la faire apparaître à l’extérieur. Cette explication théorique est très importante car elle permet de comprendre les deux limites de ce geste.

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Tout d’abord, l’on n’obtient un allongement de la verge uniquement au repos et non pas en érection. Si l’on veut obtenir une pénoplastie d’allongement en érection, il faut « allonger » les corps caverneux. Cette intervention existe mais il s’agit d’un geste technique délicat qui s’adresse à des patients présentant un micropénis par exemple. De plus, la verge est ballante en érection, c’est-à-dire qu’elle n’est plus maintenue correctement par l’arc osseux pelvien. Cette gêne doit être prévenue systématiquement grâce à l’amarrage des corps caverneux aux muscles périnéaux. On comprend alors qu’il s’agit d’un geste ne pouvant être réalisé de façon satisfaisante que par des spécialistes au fait de cette région anatomique, à savoir des chirurgiens urologues.

Il y a un autre moyen de faire « ressortir » la verge vers l’extérieur. Il s’agit, pour cela, de diminuer la partie de la verge qui se trouve dans le panicule adipeux sus-pubien. Deux possibilités existent en fonction de l’importance de ce panicule adipeux.

S’il est très important, il faut associer au geste de section du ligament, une liposuccion avec ou sans résection cutanée. La graisse recueillie pourra alors être purifiée et réinjectée dans la verge pour réaliser une pénoplastie d’élargissement dans le même temps anesthésique.

Si ce panicule est plus modeste, l’on se contentera de réaliser une plastie cutanée.

Enfin, il faut veiller à empêcher la survenue du principal effet secondaire de cette intervention. Il s’agit de la rétraction secondaire de la verge par les phénomènes habituels de cicatrisation post-opératoire. On atteint ce but de deux façons. Tout d’abord, comme nous l’avons vu, en demandant au patient de réaliser des exercices de tractions mécaniques sur la verge, mais aussi des injections de substances vasoactives dans la verge, afin de générer des érections naturelles fréquentes. Par ailleurs, lors de la procédure chirurgicale, le spécialiste interpose, dans l’espace vacant crée par la section du ligament suspenseur, c’est-à-dire entre le cadre pelvien osseux et la verge, un matériel inerte, le plus souvent sous la forme d’une prothèse en silicone, comme celle que l’on utilise lorsque l’on remplace un testicule manquant.

Certains patients sont réticents à l’idée d’avoir recours à la chirurgie. Dans ce cas, et afin d’obtenir une pénoplastie d’allongement, on injecte de l'acide hyaluronique ou de la graisse dans le fourreau de la verge lors d’une pénoplastie d’élargissement. Ainsi, l’augmentation du poids de la verge permet d’obtenir son allongement. Celui-ci n’excède cependant pas 1 cm.

Résultats

De tout ce qui vient d’être expliqué, l’on peut aisément comprendre que la pénoplastie chirurgicale d’allongement par section du ligament suspenseur de la verge est une technique qui permet d’obtenir un résultat stable dans le temps et uniquement au repos.

L’allongement au repos peut atteindre 3 voire 4 cm, ce qui est très appréciable. Il est stable dans le temps. Il concerne entre 80 et 95 % des patients opérés.

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Ces bons résultats permettent de comprendre que la pénoplastie chirurgicale d’allongement est l’opération la plus pratiquée en chirurgie intime masculine.

Complications

 

Mis à part les complications cutanées classiques dont on combat l’apparition par la prescription d’antibiotiques et de pommades cicatrisantes en post-opératoire, il y a deux complications dont il faut connaître l’existence.

  • En érection, la verge est moins bien fixée au cadre pelvien osseux inférieur de sorte qu’elle est ballante et la pénétration nécessite que l’on guide la verge. Cette complication est prévenue par la fixation des corps caverneux aux muscles périnéaux après avoir réalisé la section du ligament suspenseur.
  • En période de cicatrisation, les tissus peuvent se rétracter et d’un allongement de la verge, on obtient secondairement un raccourcissement de la verge, ce qui n’est absolument pas le but. L’on combat cette situation de deux façons.
    → Tout d’abord, en cours d’intervention, l’on interpose un matériel inerte dans l’espace créé par la section du ligament suspenseur. Il s’agit le plus souvent d’une petite prothèse en silicone comme celle que l’on utilise pour remplacer un testicule retiré pour des raisons médicales.
    → Par ailleurs, en période post-opératoire, l’on va non seulement demander au patient de réaliser des exercices d’étirement de la verge grâce à des dispositifs adaptés, mais aussi de réaliser trois fois par semaines, des injections de substances vasoactives dans la verge, afin d’entretenir la plasticité des tissus.

Conclusions


La facilité technique de réalisation du geste, son efficacité immédiate sur l’allongement, la possibilité de l’associer à une pénoplastie d’élargissement, font de la pénoplastie d’allongement par section du ligament suspenseur de la verge, le procédé chirurgical le plus pratiqué en chirurgie intime masculine.

Un fort pourcentage de satisfaction accompagne le geste. Ces excellents chiffres de satisfaction sont encore améliorés par la pose d’une prothèse en silicone dans l’espace crée par la section du ligament et par des exercices d’étirement de la verge et des injections de substances vasoactives.

publié: 22.02.2022

Auteur

Chirurgien Urologue, son expertise technique depuis 25 ans, obtenue grâce à sa formation hospitalo-universitaire, lui permet de prendre en charge en toute sécurité un vaste échantillon de procédures instrumentales et chirurgicales appliquées à la chirurgie plastique de l'appareil génital masculin.

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